Chapitre
6:
Amplification
1.
Amplifier, qu'est-ce que c'est et à quoi cela sert-il ?
Partant d'un
signal infinitésimal (ou presque) délivré soit pas des têtes de lecture, un
lecteur CD ou un tuner, on est capable de produire un son assourdissant. Il a
fallu amplifier le signal de départ très faible en un signal susceptible de
faire bouger des membranes de haut-parleurs.
Dans le cas
que nous venons de citer, nous avons eu des exigences particulières, nous avons
par exemple souhaité que notre signal amplifié soit rigoureusement identique
quant à la forme au signal d'origine, seule la puissance a changé. Pour
amplifier un signal quel qu'il soit, nous prendrons de l'énergie sur une source
(l'alimentation) et nous transformerons cette énergie pour la rendre
rigoureusement conforme au signal d'origine.
2.
Comment est-ce possible ?
On se souvient de cette caractéristique que nous avons tracée pour notre transistor. Celui-ci était polarisé par en ensemble de composants externes pour fonctionner “en statique” au point de repos ayant les caractéristiques suivantes : IC = 4.2 mA, VCE = 14.3 V
Imaginons
maintenant que nous fassions lentement bouger notre point de repos Q le long de
la droite de charge. Pour ce faire nous allons faire varier la polarisation en
modifiant par exemple le pont diviseur de base.
À un certain
moment nous nous approcherons du point de blocage (VCE = VCC).
En faisant varier dans l'autre sens, nous nous rapprocherons du point de
saturation (VCE=0)
Entre ces deux
points, le courant collecteur variera continûment. Comme il y a courant, il y a
chute de tension dans la résistance de collecteur RC. Cette chute de tension suivra le rythme
imposé par le courant (VRC
= RC x I) et
passera de 0 (rien) quand le transistor sera presque bloqué à une tension VCC
quand le transistor sera presque saturé. C'est cette tension, image parfaite du
courant, que nous récupérerons. Notez que l'on fera fonctionner le transistor
sur une plage assez réduite de la droite de charge, de manière justement à éviter
et le blocage et la saturation.
3.
Comment faire varier le point de repos sur la droite de charge sachant
que nos éléments sont fixes ?
Nos
éléments de polarisation sont fixes, quelque chose doit varier pour que notre
point de repos se déplace sur la droite de charge. Ce quelque chose, c'est la
tension d'entrée à amplifier que nous allons appliquer sur la base. Comme il
s'agit d'un signal alternatif, les alternances positives viendront s'ajouter à
la tension de polarisation existante, ceci augmentera la polarisation de la
jonction Base - Émetteur, ce qui aura pour effet de faire croître IB, donc le courant IC,
les alternances négatives viendront se retrancher à la polarisation existante,
ce qui diminuera la courant IB
donc IC.
Sur le dessin
ci-dessous, la variation sinusoïdale du courant collecteur, provoquée par une
tension sinusoïdale en entrée, se retrouve sous forme de tension (chute de
tension aux bornes de RC)
entre le collecteur et l'émetteur du transistor.
4.
Comment acheminer les signaux alternatifs à amplifier vers la base et
comment les récupérer sur le collecteur ?
Comme nous
l'avons déjà dit, on amplifie des signaux alternatifs. Ceux-ci peuvent
provenir d'un microphone, de l'étage d'entrée d'un récepteur, d'un mélangeur,
bref d'une multitude de sources.
Il va falloir
convoyer ces signaux vers l'entrée du transistor et les récupérer, amplifiés,
à la sortie. Pour ce faire nous allons utiliser un composant bien connu qui à
la particularité de laisser les signaux alternatifs passer et de bloquer le
continu : Le condensateur.
Un
condensateur, outre cette intéressante propriété, présente une réactance
qui est fonction de sa capacité et de la fréquence de travail. Ceci implique
que le choix de sa valeur ne sera pas anodin et qu'il conviendra d'utiliser pour
une fréquence donnée, la valeur du condensateur offrant la réactance minimum,
au point de pouvoir considérer celui-ci comme un court-circuit pour les signaux
alternatifs.
Le
montage sera donc modifié comme suit :
On enverra les
signaux par l'intermédiaire d'un condensateur à l'entrée et on récupérera,
à la sortie, les variations d'entrée amplifiées par un autre condensateur.
Ces condensateurs seront appelés condensateurs de couplage. Nous voici
en présence d'un amplificateur B.F. (basses fréquences) complet.
XC
= 1 / 2 p F C
On
peut utiliser le condensateur d'une autre manière, cette fois-ci, il sera chargé
de dériver les signaux alternatifs vers la masse, il deviendra un condensateur
de découplage. Placé entre émetteur et masse, il va envoyer les signaux
alternatifs vers la masse ce qui aura pour effet d'augmenter fortement le gain
de l'amplificateur.
En
observant le montage, et en imaginant que CE
est déconnecté, vous remarquerez que IE
varie comme IC, ce n'est pas une nouveauté. Cette variation de IE
provoque bien entendu une variation de la tension aux bornes de RE
(VRE
= IE
x RE).
Cette variation tend à diminuer la polarisation de la jonction VBE
au rythme des variations de IE.
Branchons CE,
le condensateur élimine complètement la composante alternative, la tension VRE
est stable, le gain croît.
5.
Circuits équivalents en alternatifs et circuits équivalents en continu
a) Annuler la
source alternative (court-circuiter la source de tension, ouvrir la source de
courant). Ouvrir tous les condensateurs. Le circuit qui reste s’appelle circuit
équivalent en courant continu. Il permet de calculer tous les courants
continus et toutes les tensions continues désirés.
b)
Annuler la source continue (court-circuiter une source de tension, ouvrir une
source de courant). Court-circuiter tous les condensateurs de couplage et de découplage.
Le circuit qui reste s’appelle circuit équivalent en courant alternatif.
Il permet de calculer les courants alternatifs et les tensions alternatives.
c)
Le courant total de toute branche du circuit est égal à la somme du courant
continu et du courant alternatif de cette branche.
d) Exemple : circuit équivalent
en courant continu du circuit ci-dessous :
Pour
trouver le circuit équivalent sous la forme DC il suffit simplement d'ouvrir
tous les condensateurs du circuit puisqu’ils bloquent le passage du courant
DC. Ce qui reste sera le circuit équivalent DC.
e) Pour trouver
le circuit équivalent en AC il faut respecter quelques règles de base.
Court-circuiter
toutes les sources de tensions DC.
Court-circuiter
tous les condensateurs. Si un condensateur est branché en parallèle sur une résistance,
la résistance se trouve éliminée du circuit.
Le circuit
restant est le circuit équivalent AC.
f) Exemple
Le circuit restant est le circuit équivalent en alternatif. En fait c’est ce que rencontre le signal dans le circuit.
g) Circuits
équivalents du transistor
Les circuits équivalents
du transistor en courant continu et en courant alternatif sont les suivants (modèle
d’Ebers-Moll)
La
figure (a) représente un transistor NPN, la figure (b) est le modèle d’Ebers-Moll
en courant continu et la figure (c) est le modèle d’Ebers-Moll en courant
alternatif.
La
variation de la tension VBE
fait varier le courant d’émetteur. Lorsqu’un signal alternatif attaque le
transistor, le courant et la tension d’émetteur varient. Si le signal est
petit, le point de fonctionnement se déplace sur une droite, les variations de
courant et de tension sont proportionnelles. Pour le signal alternatif, la diode
semble une résistance.
r’e = DVBE / DIE.
Comme
r’e est le rapport de la variation de VBE à la variation de IE, sa valeur dépend de la position de Q. Le calcul infinitésimal
donne :
r’e
= 25 mV / IE
Cette formule tient compte de plusieurs facteurs à savoir le courant total de la diode, le courant inverse de saturation, la charge de l’électron, la température absolue (oC + 273) et de la constante de Boltzman.
r’e
diminue à mesure que IE
augmente.