Chapitre 11: Les amplificateurs opérationnels
L'amplificateur
opérationnel occupe une place prépondérante dans l'électronique moderne. On
le rencontre dans beaucoup d’applications linéaires mais aussi dans les
alimentations. La connaissance de ses caractéristiques est importante.
1.
Introduction:
Tout amplificateur opérationnel que l'on notera AOP repose sur un circuit appelé amplificateur différentiel. Cet amplificateur a la particularité d'amplifier la différence des tensions appliquées sur les entrées A et B. On récupère le signal de sortie entre les deux collecteurs.
Raisonnons en continu. Si nous polarisons différemment
notre entrée A de notre entrée B, nous aurons Ic1 différent de Ic2. Nous
aurons une chute de tension différente sur le collecteur 1 de celle du
collecteur 2 puisque le courant Ic1 sera différent de Ic2. Ceci implique que la
ddp entre collecteurs sera bien l'image de la différence des tensions d'entrée.
2.
L'amplificateur opérationnel :
Un AOP est constitué d’un amplificateur différentiel
ayant une impédance d’entrée très élevée suivi d’un amplificateur en
tension (montage émetteur commun) et d’un amplificateur en courant ayant une
impédance de sortie très faible. Vous imaginerez donc sans peine qu'un
amplificateur opérationnel est un peu plus complexe que la représentation
simplifiée faite ci-dessus. Toutefois on ne montre jamais sur les schémas le détail
du circuit utilisé, ce serait complexe et inutile. L'amplificateur, en fonction
de la configuration qu'on lui donne, réalise une fonction. L'AOP n'est
toutefois pas parfait, il a quelques petits défauts qu'il faut connaître.
3.
Représentation :
Et
voici le symbole, on trouve deux entrées : une, notée “+” appelée
“entrée non inverseuse” et l'autre notée “-” est “l'entrée
inverseuse”. Les connexions d'alimentation ne sont pas représentées.
4.
Fondamentalement voilà ce que
fait un AOP :
On alimente l'amplificateur avec une tension symétrique ou pas. On applique sur l'entrée non inverseuse une tension V1, et sur l'entrée inverseuse une tension V2. La tension résultante d'entrée, appelée VIN est égale à V1-V2. Cette tension VIN = (V1-V2) est amplifiée par le facteur d'amplification A de l'AOP qui est constant. On la retrouve à la sortie, elle s'appelle VOUT et est égale à VIN x A
5.
Modèle simplifié d’amplificateur opérationnel :
Bipolaire type UA741,
Fet, type TL072 l'entrée est constituée de
transistors à effet de champ
Lin CMOS (Complementary
metal oxide semiconductor) réalisée à partir
de transistors MOS complémentaires.
Autour de 200
000 (UA741)
±
25 mA (UA741)
L'AOP qui est un dispositif à couplage direct passe le continu. Sa bande
passante sans contre réaction va du continu à 1 MHz (UA741).
Les AOP ont une grande impédance d'entrée, celle-ci est spécifiée par
le constructeur pour chaque modèle. Pour un UA741 très classique comptez 2 MW.
L'impédance de sortie est très basse. Elle se situe autour de 75 ohms
pour le UA741.
Initialement
les AOP étaient conçus pour fonctionner, alimentés par une tension symétrique
+/-, mais
on peut les faire fonctionner avec une seule tension même si ceci s'accompagne
d'une perte de dynamique.
Entrée
inverseuse “-” |
Entrée
non inverseuse “+” |
Le signal de sortie sera en opposition de phase par rapport au signal d'entrée |
Le signal de sortie sera en phase avec le signal d'entrée |
Caractéristiques de l’amplificateur opérationnel idéal
L’AOP
sans circuit externe de contre réaction de la sortie vers l’entrée est décrit
comme étant en boucle ouverte. En boucle ouverte, les caractéristiques de
l’ampli opérationnel idéal sont les suivantes :
Gain
différentiel = ∞
Impédance d’entrée = ∞ W
Impédance de sortie = 0 W
Bande passante = ∞ Hz
Gain en mode commun = 0
Tension
de décalage = 0 volt
Nécessité de travailler en boucle fermée
Toutes ces propriétés entraînent une utilisation particulière de l’AOP. Le gain étant infini, on n’utilisera jamais l’amplificateur en boucle ouverte car, pour une tension différentielle d’entrée infiniment petite, la tension de sortie serait infinie.
Pour donner une idée de la grandeur, si vous appliquez une tension différentielle de 1 mV (1.10-3 V) aux entrées, la sortie serait de 200V. Il est bien évident qu'avec une alimentation de 15V, vous ne pourrez obtenir cette valeur, vous atteindrez seulement la tension de saturation plus ou moins égale à l'alimentation.
L’amplificateur
serait saturé puisque la tension de sortie ne peut être supérieure à la
tension d’alimentation. Nous monterons donc un amplificateur opérationnel en
boucle fermée (avec une contre-réaction ou negative
feedback). Cette contre-réaction sera soustractive, autrement dit elle se
soustraira de la tension différentielle d’entrée, ce qui diminuera cette
dernière et maintiendra la sortie dans les limites finies.
En général nous décrivons des éléments
parfaits, or chacun le sait rien n'est parfait. Nos AOP présentent des
imperfections qu'il convient de connaître.
6.1.
Tension de décalage en entrée
Nous relions nos deux entrées
à la masse, VIN=0.
On constate qu'il existe en sortie une tension VOUT non nulle. Ceci est du à
l'inévitable dissymétrie de construction des entrées. On la compense par un
potentiomètre monté sur les broches appropriées (offset) du circuit intégré.
6.2.
Courant de polarisation d'entrée
Les
entrées de l'AOP sont des transistors qui ont besoin d'être polarisés. Cette
polarisation doit être rigoureusement identique pour les deux étages ce qui
n'est jamais le cas et provoque des décalages de la tension de sortie. On y remédie
en montant sur l'entrée non inverseuse une résistance R3 de valeur :
Rf x Ri
R3 =
-----------
(Ri+Rf)
6.3.
Taux de réjection en mode commun CMRR (Common
mode rejection ratio)
Idéalement un AOP n’amplifie que les signaux
en mode différentiel et pas en mode commun. Un signal mode commun est un signal
qui est appliqué simultanément aux deux entrées, c'est le cas de tous les
parasites et autres perturbations.
L'AOP devrait donc amplifier uniquement en mode
différentiel, donc ne pas amplifier ces signaux. Ce n'est pas tout à fait le
cas et en sortie on retrouvera un signal amplifié en mode différentiel (ce que
nous voulons) et une partie du signal amplifié en mode commun (ce que nous ne
souhaitons pas). Le taux entre amplification mode différentiel et amplification
mode commun s'appelle le CMRR. Comme ce taux est élevé, il est exprimé en dB.
Plus le taux est élevé, meilleur est l'AOP.
7.
Circuits fondamentaux à amplificateur opérationnel
7.1.
Comparateur
Nous avons vu que
l’amplificateur opérationnel devait comporter une boucle de rétroaction pour
obtenir une tension de sortie finie. Un AOP non muni d’une telle boucle est un
comparateur, c’est-à-dire un composant donnant une certaine tension de sortie
si la tension est négative et une autre tension si l’entrée est positive.
VOUT est la tension de sortie, VIN
est la tension d'entrée en mode différentiel (VIN
= V1-V2). VSAT,
qui est la tension de saturation, est proche de VCC, -VSAT
est proche de VEE.
Si l'AOP est alimenté par une seule tension Vcc, la caractéristique se trouve
amputée de la partie basse qui va de 0 à -VSAT.
La zone de fonctionnement linéaire se situe entre les deux valeurs de VSAT.
VIN |
VOUT |
V1 > V2 |
-
VSAT |
V1
< V2 |
+ VSAT |
En clair le dispositif fonctionnera en comparateur de tension. Si la tension sur l'entrée non inverseuse est supérieure à la tension présente sur l'entrée inverseuse, la sortie bascule au niveau haut proche de VCC. Dans le cas contraire, V2 < V1, la sortie bascule vers le niveau bas soit VEE. Si le circuit est alimenté par une tension non symétrique comme par exemple (+15, 0V) la sortie aurait basculé vers 0V lorsque V2 < V1.
Si l’entrée non inverseuse n’est pas à la masse mais à une tension VRÉF, les changements d’état se feront à VRÉF.
Exemple
#1
Question
:
a)
Tracer l’onde de VOUT
b) Tracer la fonction de transfert
Solution
Exemple
#2
Question
:
c)
Tracer l’onde de VOUT
d)
Tracer la fonction de transfert
Solution
Réponse
en fréquence de l'amplificateur opérationnel :
Jusqu’à présent, nous avons supposé que la
bande passante, c’est-à-dire la gamme des fréquences dans laquelle on
faisait les calculs était infinie. Ceci n’est malheureusement pas les cas. La
figure suivante donne l’allure du gain en tension en boucle fermée en
fonction de la fréquence. Le gain de 200 000 que l’on prenait en considération
n’est valable qu’en continu jusqu’à une fréquence d’environ 6 Hz.
Ensuite, il décroît rapidement. Le gain est divisé par 10 lorsque la fréquence
est multipliée par 10.
Si on exprime le gain en décibel sachant que A
(dB) = 20 log (VOUT / VIN),
on dira qu’il décroît de 20 dB par décade c’est-à-dire qu’il diminue
de 20 dB lorsque la fréquence est multipliée par 10.
Remarque : le tracé est logarithmique.
·
L'amplification est unitaire à la fréquence
de 1 MHz. Ce point remarquable s'appelle Fréquence unité ou produit Gain-Bande
Passante noté en anglais GBW (Gain Band Width).
·
Vous mesurez en observant la courbe de réponse
du gain en fonction de la fréquence en boucle ouverte combien la contre réaction
est vitale et essentielle en électronique.
· Nous échangerons du gain contre de la bande passante. C'est d'autant plus bénéfique que diminuer le gain augmente la stabilité des amplificateurs et évite les oscillations indésirables.
7.2.
La contre-réaction négative (negative feedback):
Les amplificateurs hélas, n'ont pas la faculté
d'amplifier les signaux dans une grande bande passante et avec un gain constant.
La
courbe de réponse d'un amplificateur à composants discrets ressemble à ceci :
L'idée
de base est de réduire le gain de manière à augmenter la bande passante. Ceci
est visible sur le dessin ci-dessous. Le trait noir montre une bande passante réduite
à fort gain, tandis que le trait rouge laisse apparaître une BP plus large
mais avec gain réduit.
7.3.
Comment faire ?
Pour réaliser cela, l'idée est de prélever une partie (faible) du
signal de sortie et de la réinjecter à l'entrée de l'amplificateur en
opposition de phase naturellement. Les signaux de sortie viendront se soustraire
aux signaux d'entrée de manière à faire travailler l'amplificateur dans sa
partie linéaire. Ceci conduira à diminuer le gain de l'amplificateur et à
augmenter sa bande passante.
Si nous injections les signaux non pas en opposition de phase (180°) mais
en phase nous réaliserions un oscillateur.
Le signal sera prélevé et injecté par le biais de résistances et c'est
en ajustant ces résistances que nous pourrons régler le taux de rétroaction.
Voilà le principe : La boucle de réaction peut être négative ou positive. Quand elle est négative, l'ampli est contre-réactionné, quand elle est positive, le montage oscille.
Ce mode de fonctionnement avec contre-réaction sera appelé “mode en
boucle fermée”
A est le gain en boucle ouverte de l’amplificateur (noté souvent AOL “open loop”), et b, le coefficient d’atténuation de la contre-réaction. Si on appelle V’IN l’entrée de l’AOP, alors :
V’IN = VIN
– bVOUT et VOUT
= AV’IN
VOUT
------ = V’IN
= VIN - bVOUT
è VOUT = AVIN
- AbVOUT è
VOUT
+ AbVOUT = AVIN
A
VOUT (1 + Ab) = AVIN
VOUT A
------ = ----------- = ACL (closed
loop)
VIN
1 + Ab
Le gain en boucle fermée est finie et dépend
du coefficient d’atténuation
b.
Il est beaucoup plus petit que le gain en boucle ouverte
Exemple : A= 200 000 et
b
= 0.1 è
ACL
= 200 000 / (1 + 200 000 x 0.1) = 10
7.4.
Règles de simplification
On
utilise deux petites règles simples pour faire l’analyse du comportement des
amplificateurs opérationnels. Celles-ci découlent des caractéristiques idéales
données précédemment.
Premièrement :
le gain est tellement élevé qu’une fraction de millivolt entre les bornes
d’entrée va faire bouger la sortie sur toute l’étendue possible. Ceci nous
amène à ignorer cette petite tension. On dit donc :
Règle
#1 : la sortie va tout tenter pour réduire la tension différentielle
d’entrée à zéro.
Deuxièmement,
les amplificateurs opérationnelles ne tirent que des courants très faibles par
leurs entrées. Ces courants sont dans l’ordre du nanoampère. On dit donc :
Règle
#2 : les entrées ne demandent aucun courant.
7.5.
Amplificateur non inverseur à gain fini
La contre-réaction négative telle qu’illustrée
à la figure suivante est la comparaison continuelle de VIN
avec VOUT. Via un diviseur de
tension on ramène à l’entrée inverseuse une portion du signal électrique
présent à la sortie de l’amplificateur opérationnel (VOUT)
pour la comparer avec la tension d’entrée (VIN)
présente sur l’entrée non inverseuse. On dit alors que le circuit fonctionne
en boucle fermée.
7.5.1.
Principe
Un montage non inverseur fournit une tension de
sortie en phase avec la tension d’entrée (voir figure précédente). Dans ce
circuit, le signal est appliqué à l’entrée non inverseuse (+) de
l’amplificateur. Une boucle de contre-réaction, formée par un diviseur de
tension (Rf et Ri) ramène une portion du signal de sortie (VOUT)
sur l’entrée inverseuse (-).
La figure suivante illustre comment se calcule
le gain d’un amplificateur en boucle fermée. Le gain en tension AV
est le rapport entre VOUT et VIN.
VOUT
Gain = --------
VIN
Dans l’exemple
de la figure précédente, VIN
= 1 volt.
Règle #1 :
Vdiff = 0 volt. La tension aux bornes de Ri vaut donc 1 volt et son courant est
de 1 mA
Règle #2 :
les entrées ne demandent aucun courant. Le
courant de 1 mA provient donc de la sortie de l’amplificateur opérationnel.
La chute de tension dans la résistance Rf de 1K vaut donc 1 volt.
La sortie de l’amplificateur s’est donc
ajustée à 2 volts car VOUT = VRi
+ VRf = 1V + 1V = 2V
AV = VOUT / VIN
VOUT = (Rf
+ Ri) x I
VIN = Ri
x I
VOUT
(Rf + Ri) x I (Rf + Ri)
Rf
Ri
Rf
AV
= --------- = -------------- = ------------ = --------+ --------- = ------- + 1
VIN Ri x I Ri Ri Ri Ri
Un diviseur de
tension par 2 produit un gain de 2, un diviseur de tension par 10 produit un
gain de 10 etc.
Exemple
Questions :
AV = ?, VOUT
= ?, VRi = ? VRf = ?
AV = (Rf /
Ri) + 1 = (10 / 2) + 1 = 6
VOUT = AV x VIN = 6 x 2 = 12 volts
VRi = VIN = 2 volts
VRf = VOUT – VRi = 12 – 2 = 10 V
7.5.2.
Impédance d’entrée d’un montage non inverseur
On a vu que
l’impédance d’entrée d’un ampli opérationnel idéal est l’infini. On
peut ainsi ajuster aisément l’impédance d’entrée grâce à une résistance
qu’on place entre l’entrée non inverseuse et la masse (à la figure précédente,
l’impédance d’entrée qui est R vaut donc 10K).
Exemple
Questions :
AV = ?, VOUT
= ?, ZIN = ?
AV = (Rf /
Ri) + 1 = (50 / 20) + 1 = 3.5
VOUT = AV x VIN = 3.5 x 2 = 7 volts
ZIN = R = 20K
7.6.
Montage inverseur
7.6.1.
Principe
L’entrée se fait
via RIN
sur l’entrée inverseuse de l’ampli opérationnel. Noter encore selon la règle
#1 que le potentiel à cette entrée est maintenu à 0 V. On l’appelle
“point commun virtuel” ou “masse virtuelle”. On retrouve ainsi la
tension VIN aux bornes de la résistance RIN
et le courant de RIN passe
au travers de la résistance RF (règle
#2). De là on peut calculer VOUT :
VOUT = - RF x I
Comme VIN = RIN x I, alors on peut déterminer le gain :
VOUT
-RF x
I
RF
AV
= ------- = ---------- = - -------
VIN
RIN x I
RIN
Le signe moins (-) montre que la sortie est déphasée
de 180° par rapport à l'entrée d'où son nom de “montage inverseur”.
7.6.2.
Impédance d’entrée
L’impédance
d’entrée de ce montage est :
ZIN = VIN
/ I = RIN x I / I = RIN
En effet on voit
que le courant d’entrée est déterminé par la valeur de RIN. On peut
alors dire que la valeur de l’impédance d’entrée d’un montage inverseur
est égale à RIN
Exemple
#1
D’un côté de
RIN on retrouve VIN
à 1 volt et de l’autre côté on retrouve 0 volt (masse virtuelle). Cela crée
aux bornes de RIN une différence de potentielle de 1 volt selon les polarités indiquées
sur la figure. Le courant dans RIN
est alors de :
I = 1 V / 10 K = 100 mA
À cause de la règle
#2, tout ce courant traverse RF créant à ses bornes une chute de tension de :
- 100 mA x 10 K =
- 2 volts. Cette
tension est aussi la tension de sortie.
La tension de
sortie a donc dû s’ajuster à – 2 volts de sorte à ajuster la tension différentielle
d’entrée de l’amplificateur à 0 volt.
Vérification :
AV = - RF / RIN
= - 20 K / 10 K = -2
VOUT = AV x VIN
= -2 x 1 V = - 2 V
Exemple
#2
Question
a)
AV = ?
b)
VOUT = ?
c)
ZIN = ?
d)
VRIN = ?
e)
VRF = ?
Solution
a)
AV = - RF
/ RIN = - 30K /
10K = -3
b)
VOUT = AV
x VIN = -3 x 2
= -6V
c)
ZIN = RIN
= 10K
d)
VRIN = VIN
= 2V
e)
VRF = -RF
x I = -RF x (VIN / RIN) = - 30K x (2/10K) = -6V
7.7.
Amplificateur suiveur
Le gain de cet
amplificateur sera égal à l’unité et la sortie sera donc égale à l’entrée.
Ce montage apparemment inutile est pourtant très utilisé pour adapter les impédances.
On a alors un amplificateur tampon ou intermédiaire (buffer) à impédance
d’entrée très élevée et à impédance de sortie basse.
7.8.
Amplificateur sommateur ou additionneur
Ce montage hormis ses applications mathématiques est utilisé pour mélanger plusieurs signaux sur un seul amplificateur. En ajoutant un potentiomètre à l'entrée on peut doser le volume pour chaque entrée. Il peut aussi être utilisé comme convertisseur numérique-analogique.
Selon la règle #1, l’entrée inverseuse est
une masse virtuelle. Le courant dans R1 est alors égal à V1/R1, celui dans R2
est V2/R2 et celui dans R3 est V3/R3
Selon la règle #2, Le courant circulant dans
Rf est la somme des courants provenant de R1, R2 et R3.
On peut alors écrire VOUT
= - Rf x I = - Rf x (I1 + I2 + I3)
V1
V2 V3
VOUT
= - Rf ( ----- + ------ + -------)
R1
R2 R3
Si
on prend Rf = R1 = R2 = R3, alors :
VOUT = - (V1
+ V2 + V3), d’où le nom de sommateur donné à ce montage.
Exemple :
Soit le montage ci-dessus où Rf = R1 = R2 = R3 = 10 K, V1 = 1 V, V2 = 2 V, V3 =
3 V. Calculer :
a)
IR1
b)
IR2
c)
IR3
d)
IRf
e)
VRF
f)
VOUT
Solution :
a)
IR1
= V1 / R1 = 1 / 10 K = 100 mA
b)
IR2
= V2 / R2 = 2 / 10 K = 200 mA
c)
IR3
= V1 / R1 = 1 / 10 K = 300 mA
d)
IRf
= IR1
+ IR2
+ IR3
= 100 mA +
200 mA +
300 mA =
600 mA
e)
VRF
= -Rf x IRF
= -10K x 600 mA = -6V
f)
VOUT
= VRF
= -6V
7.9.
Amplificateur soustracteur
Puisque
l’impédance d’entrée de l’AOP est infinie, aucun courant n’y entre. Le
courant qui circule dans R1 parcourt donc R2, et celui qui circule dans R3
parcourt donc R4. De plus, le gain en boucle ouverte étant infini, la tension
différentielle à l’entrée de l’AOP est pratiquement nulle. Les deux entrées
ont donc le même potentiel. Appelons V cette tension commune aux deux entrées.
On a alors :
V1 – V V- VO
--------- = --------
R1
R2
et
V2 – V V
--------- = --------
R3 R4
V2 V V V(R3+R4)
------ = ------- + -------- = ------------
R3 R3 R4 R3 x R4
V2 x R4
V = -------------
R3 + R4
V1 V V VO
------ - ------ = ----- - -------
R1
R1 R2
R2
V1 VO V V V(R1+R2) V2 x R4(R1+R2)
------ + ------ = ------ + ------- = -------------- = ------------------------
R1 R2 R2 R1 R1 x R2 (R3 + R4) x R1 x R2
VO V V V(R1+R2) V2 x R4(R1+R2) V1
------ = ------ + ------- = -------------- = -------------------------- - -----
R2
R2
R1
R1 x R2 (R3 + R4) x R1 x R2
R1
V2 x R4(R1+R2)R2
V1 x R2
VO = -------------------------- - ------------
(R3 + R4) x R1 x R2 R1
Si on prend R1=R2=R5 et R3=R4=R6, alors :
V2 x R6(2R5)R5
V1 x R5
VO
= ---------------------- - ------------ = V2 – V1
2R6 x R5 x R5
R5
La tension de sortie est égale à la différence des deux tensions d’entrée. D’où le nom de soustracteur donné à ce montage.
Exemple :
Soit le montage ci-dessous où R1 = R2 = R3 = R4 = 10 K, V1 = 3 V, V2 = 4 V, V3
= 3 V. Calculer :
a)
VOUT
b)
VA
c)
VB
d)
VR1
e)
IR1
f)
IR2
g)
VR2
h) VOUT
Solution :
e)
VOUT
= V2 – V1 = 4 – 3 = 1 volt
f)
VB = 4V /2 = 2 volts
g)
VB = VA
= 2 volts
h)
VR1 = V1 – VA
= 3 – 2 = 1 volt
i)
IR1 = VR1
/ R1 = 1 / 10K = 100 mA
j)
IR2 = IR1
= 100 mA
k)
VR2 = IR2
x R2 = 100 mA
x 10K = 1 volt
l)
VOUT
= VA – VR2
= 2 – 1 = 1 volt
8. Amplificateur de courant pour amplificateur de tension
Le courant maximal de sortie d’un amplificateur opérationnel typique
est limité. Pour un UA741, par exemple, il est de 25 mA. Si la charge exige un
courant plus élevé, il faut ajouter un élément “amplificateur de
courant” à la sortie. Le circuit suivant l’illustre bien.
L’AOP donne le courant IB qui contrôle IC et IE.
La charge est alimentée par l’émetteur d’où sort ce courant IE.
Ce circuit illustre bien le rôle du transistor.
L’amplificateur ne peut fournir lui-même le courant de 1 ampère exigé par
la charge de 12 watts. Le transistor vient donc à sa rescousse en lui
fournissant les muscles manquants. L’amplificateur ne fournit que 10 mA (1A/b=1A/100=10mA),
ce qu’il est en mesure de faire.